Interview Allan Samé, chef de projet

À seulement 25 ans, Allan Samé incarne l’audace et la détermination d’un parcours hors des sentiers battus. Dès 16 ans, il a choisi l’apprentissage sur le terrain, quittant les chemins classiques pour tracer sa propre voie. Aujourd’hui chef de projet sur le chantier ambitieux de The Link à La Défense, il mêle expertise technique, leadership et passion. Portrait d’un jeune professionnel qui n’a pas peur des défis et aspire à bâtir, au sens propre comme au figuré.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je m'appelle Allan Samé, et je suis chef de projet en alternance sur le chantier The Link à La Défense. J’ai validé récemment une licence professionnelle en Chargé d’Affaires en Installation Électrique (CIE). Ce parcours, que je considère atypique, a été jalonné d’étapes importantes qui m’ont permis de me construire.

J’ai débuté à 16 ans dans une entreprise sous-traitante d’INEO, Nifi Guinea, en alternance. Initialement inscrit en bac pro électrotechnique, je me suis rapidement rendu compte que ce format d’apprentissage n’était pas fait pour moi. J’aspirais à une approche plus concrète, mêlant théorie et pratique. J’ai donc choisi de me réorienter vers un CAP. Après l’obtention de ce diplôme, j’ai décidé de monter ma propre structure en tant qu’auto-entrepreneur. Cette expérience, bien que formatrice, a également révélé des limites dans mes compétences, ce qui m’a poussé à retourner en formation.

En 2019, j’ai intégré le CFA de l’AFORP pour obtenir un bac pro en alternance. J’ai décroché ce diplôme avec mention bien, ce qui m’a donné l’élan pour poursuivre mes études. Ensuite, j’ai validé un BTS électrotechnique, puis une licence professionnelle en partenariat avec le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM). À chaque étape, j’ai enrichi mes compétences techniques, managériales et linguistiques, tout en diversifiant mes expériences professionnelles.

Quelles sont les entreprises dans lesquelles vous avez pu vous former ?

Mon parcours m’a permis de travailler dans différentes entreprises, chacune contribuant à mon apprentissage. Pendant mon bac pro, j’ai intégré Eurogem Atalian, où j’intervenais sur le site d’Air France à Roissy. Cette expérience m’a permis de développer des compétences variées, allant de l’électricité à la gestion technique de bâtiments.

Lors de mon BTS, j’ai travaillé chez Tardies ARL, où j’occupais un double rôle de technicien bureau d’études et conducteur de travaux. Mon travail consistait à concevoir et superviser des projets de construction, principalement dans le domaine du logement. Par la suite, j’ai retrouvé Eurogem Atalian, cette fois en tant que chef d’équipe en alternance, ce qui m’a permis de développer mes compétences en management.

Durant ma licence, j’ai rejoint Puig Energy Services pour travailler sur des projets ferroviaires en tant qu’assistant chargé d’affaires. Ce poste m’a permis de mieux appréhender les aspects financiers et techniques liés à des projets complexes. Aujourd’hui, je suis chef de projet sur un chantier ambitieux, où je mets à profit toutes les connaissances et compétences accumulées au fil des ans.

Quel est votre quotidien en tant que chef de projet ?

Le métier de chef de projet est très varié, ce qui le rend passionnant. Une journée peut commencer par une réunion à l’aube avec les conducteurs de travaux pour faire le point sur l’avancée du chantier, et se poursuivre sur le terrain, casque sur la tête, pour superviser les équipes et résoudre des problèmes techniques.

En parallèle, je gère les budgets, coordonne les sous-traitants et maintiens une communication fluide avec les parties prenantes, y compris les clients. Ce métier demande une grande polyvalence et une capacité à jongler entre plusieurs responsabilités. Les imprévus font partie du quotidien, mais chaque problème résolu représente une petite victoire. Cette diversité et ces défis constants sont précisément ce qui me motive.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier ?

Être chef de projet nécessite avant tout une solide base technique. Comprendre les enjeux d’un chantier est indispensable pour proposer des solutions efficaces. Cependant, la rigueur et l’organisation sont tout aussi importantes pour respecter les délais et gérer les budgets.

Il faut également avoir un bon relationnel, car la communication et la négociation avec des interlocuteurs variés font partie intégrante du métier. Enfin, la capacité à gérer le stress est essentielle, car les imprévus sont fréquents. Mais au-delà des compétences techniques et personnelles, la passion est un véritable moteur. C’est elle qui permet de relever les défis quotidiens avec enthousiasme.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaite suivre votre parcours ?

Le premier conseil que je donnerais est de ne jamais abandonner, même face aux difficultés. L’alternance demande de l’engagement, mais les efforts finissent toujours par porter leurs fruits. Il est important de poser des questions, de s’appuyer sur l’expérience des professionnels et de rester curieux. Dans un métier en constante évolution, ceux qui réussissent sont ceux qui savent s’adapter et apprendre en continu.

Quels sont vos objectifs à court terme ?

À court terme, je souhaite continuer à apprendre et à me perfectionner sur le chantier The Link. Mon objectif est de devenir un chef de projet accompli, capable de gérer des chantiers d’envergure tout en restant humain et accessible avec mes équipes.